L’œuf ou la poule?
Déjà avec la tendance de l’agriculture urbaine et l’arrivée de projet pilote de poule urbaine dans certains quartiers, les questions et demandes concernant la réglementation sur les poules domestiques se sont multipliées au cours des dernières années. Avec la vague vers l’autosuffisance du printemps causée par le confinement, les demandes ont littéralement explosé.
Que dit la réglementation?
La garde de poules (que ce soit à chaire ou pondeuses) en zone urbaine n’est pas autorisée à Saint-Félix-de-Valois. En effet, la garde de volailles est considérée comme une activité de type agricole et, par conséquent, est limitée à la zone agricole permanente. Pour la zone agricole, ce sont les critères de la Régie des marchés agricoles qui s’appliquent. Par contre, certaines contraintes réglementaires municipales s’ajoutent et ont préséance sur celles de la régie. Cela inclut la superficie du terrain, les distances avec les installations à respecter et le nombre de têtes maximum. Vous devez communiquer avec le service d’urbanisme pour valider ces détails, car l’aménagement d’un poulailler exige l’obtention d’un permis.
Pourquoi Saint-Félix-de-Valois n’emprunte pas la voie de Joliette ou d’autres villes en permettant l’élevage des poules urbaines?
Sur cette question, il est très important de comprendre le contexte économique, agricole, sanitaire et historique de la Municipalité. L’agriculture occupe une large place dans l’économie de la Municipalité avec 89[1] entreprises agricoles. Nous sommes l’un des plus importants centres de production aviaire de tout l’Est de l’Amérique. Plusieurs millions de poulets, poules, œufs et œufs d’incubation sont produits annuellement à Saint-Félix-de-Valois. Cette activité a un impact majeur dans le développement et le dynamisme de la communauté. C’est d’ailleurs la source du logo de la Municipalité qui abord fièrement le coq comme emblème, ainsi que Félico, notre poulet mascotte.
La grande concentration de cette production requiert certaines mesures. En effet, les élevages de volaille sont très sensibles à la propagation de la grippe aviaire, salmonellose et les campylobactérioses. Pour exemple, le plus récent épisode de contamination de la grippe aviaire au Canada en 2015 avait provoqué un ajustement drastique des mesures de contrôle sanitaires. Cette maladie très contagieuse provoque une forte mortalité dans les élevages. De plus, en 2018, c’est la laryngotrachéite infectieuse[2] qui affecte sérieusement les producteurs féliciens. En résumé, la grande concentration de producteurs de volaille sur le territoire fait en sorte que l’arrivée de « poule urbaine » pose un risque sanitaire très élevé. Il y a également la question des odeurs et du traitement des carcasses à considérer, par contre cette problématique se vit dans toutes les municipalités.
Qu’en est-il des autres animaux?
Voici la liste des animaux considérés comme des élevages de type agricole : Article 3.7.2 Productions animales à caractère agricole : L’élevage laitier; l’élevage de bœufs de boucherie; l’élevage des chevaux et/ou d’ânes, l’élevage des moutons et/ou de chèvres; l’élevage de dindons, l’élevage de volailles, l’élevage d’autruches et/ou d’émeus, les établissements piscicoles, l’apiculture, l’élevage des porcs, l’élevage des visons; l’élevage des renards, l’élevage des veaux de lait lourds et les chenils.
Qu’est-ce que la zone urbaine à Saint-Félix-de-Valois?
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[1] PDZA MRC de Matawinie
[2] mapaq.gouv.qc.ca/sitecollectiondocuments/santeanimale/reseauaviaire/avisstfelidevalois.pdf