Le camp de bûcheron

Capsules d'histoire

Lors de l’arrivée des premiers colons à Saint-Félix-de-Valois, l’exploitation forestière joue un rôle essentiel pour les familles de cultivateur. Les premières années de culture étant difficile, plusieurs d’entre eux n’ont d’autres choix que de se faire bûcheron l’hiver.

Certains bûchent directement sur leur terre pour vendre les billots ou encore pour en faire de la potasse (bois brûlé) utilisée pour la fabrication de fertilisants, de savons, vitres et poudre à canon. Alors que d’autres empruntent la route des mythiques camp de bûcherons à la mi-octobre pour y passer l’hiver jusqu’au printemps.

Les camps étaient faits de bois rond isolés avec de la mousse et chauffés par la truie, un poêle rudimentaire placé au centre du camp. Malgré le dur labeur, une vie sociale subsiste et les hommes se divertissent avec des chants, des récits et des histoires légendaires transmises par tradition orale dans un vocabulaire très coloré, dont on disait qu’il corrompt la langue du peuple.

Les repas gagnent en variété à la fin du XIXe siècle. Un déjeuner typique se compose alors d’œufs ou d’omelettes, de jambon, de saucisse, de patates, de fèves au lard, de rôties cuitent sur le poêle, de crêpes avec de la mélasse, du sirop d’érable ou du sirop de blé d’inde. Le tout était accompagné de thé ou de café. Le dîner se compose bien souvent d’un simple sandwich au gros lard dévoré en plein bois. On revenait au camp tard à la fin de la journée pour un souper semblable au petit déjeuner avec en prime, soit de la tarte aux raisins ou « à la farlouche » (mélange composé de farine, mélasse et raisins secs).

On retrouve plusieurs quarts de métiers sur les chantiers: bûcherons, draveurs, boutefeux, cageux, entailleur et doleur. Outre ces métiers, la construction de moulin à scie augmente rapidement avec le rythme et les besoins de production de l’industrie forestière.

À Saint-Félix-de-Valois, les colons sont principalement installés autour des moulins de la Rivière Bayonne. On peut déjà compter cinq moulins à scie sur le territoire félicien en 1951 ;

  • Moulin à scie du ruisseau de la perdrix (affluent de la rivière Bayonne);
  • Moulin à scie Beausoleil construit vers 1836 au 4356, 1er rang de Castle Hill;
  • Moulin à scie du bras Nord-Est construit vers 1836 sur le 3e rang de Castle Hill;
  • Moulin à scie Sainte-Julie construit autour de 1840, à côté de la concession Sainte-Julie en bas du moulin de Beausoleil;
  • Moulin d’Amable Jetté construit vers 1847 sur le 1er rang de Brandon.

 

Sources:

Lavallée , Évelyne,  L’Histoire des Quatre-temps de Saint-Félix, J’ai envie de vous dire…, Évelyne Lavallée, Saint-Félix-de-Valois, 2017, p. 20-21, 44-45.

Emery, isabelle, Rainville Christiane, Faits et images de St-Félix-de-Valois, Publicite Paquet inc, Shawinigan, 1983, p.  48-51.