Lors de la séance du 16 septembre 1915, le conseil municipal a voté le Règlement no 100-1916 qui aujourd’hui paraît pour le moins folklorique. En voici la teneur :
«[…]
En conséquence, le CONSEIL municipal de la paroisse de ST FÉLIX DE VALOIS, régulièrement assemblée au lieu ordinaire de ses séances jeudi, le seize de septembre mil neuf cent quinze, ordonne, décrète et statue par le présent reglement (sic) comme suit :
1. Il est défendu de passer plus vite qu’au trot ordinaire, en voiture ou à cheval sur les chemins municipaux dans un rayon d’un demi mille de l’église de la paroisse de ST FÉLIX DE VALOIS.
2. Toute infraction au présent reglement (sic) sera sujette à une amende de dix piastres recouvrables suivant les dispositions du Code Municipal
[…]»
Comme on le voit ici, les excès de vitesse ne datent clairement pas d’hier. Pas plus d’ailleurs que le mécontentement des citoyens causé par les voitures passant à vive allure dans le village, qu’elles soient tirées par des chevaux ou automobiles. Les limitations de vitesse sur les voies publiques municipales sont de nos jours soumises au ministère des Transports du Québec pour approbation. Heureusement, car si nous devions aujourd’hui faire appliquer ce règlement, nombre d’entre-nous serions passibles d’une amende de 10 « piastres » de 1916, soit un peu plus de 206 $ actuels(1).
Également utile à la bonne compréhension du règlement, le trot ordinaire équivaut à approximativement 14 km/h, et un demi mille est égal à 804,5 mètres.
10 « piastres » était une amende relativement sévère, compte tenu que le salaire mensuel moyen pour un ouvrier agricole masculin en été au Québec était de 33,08 $ en 1915(2).
1. Selon le calculateur d’inflation de la Banque du Canada : http://www.banqueducanada.ca/taux/renseignements-complementaires/feuille-de-calcul-de-linflation/
2. Selon les archives de Statistiques Canada : http://www65.statcan.gc.ca/acyb02/1917/acyb02_191702028-fra.htm